On me demande parfois d’où me vient l’inspiration. Et je réponds toujours la même chose : de partout, tout le temps, et parfois de là où même moi je ne m’y attend pas. Entre éclairs de génie que je n’ai souvent pas le temps d’attraper et idées qui me percutent parfois sans prévenir au détour d’un écran, voici un petit tour (non exhaustif) de ces influences qui nourrissent mon imaginaire, des plus classiques aux plus… étranges.
Premier contact : des muscles et des hommes
Pendant que d’autres enfants se construisaient sur Oliver et Compagnie ou La Petite Sirène, moi c’était… Conan le Barbare. Oui, ce film où Arnold parle peu mais tape fort, sur fond de monde fantastique et de magie noire.
C’était mon premier film et si j’ai eu droit à la version édulcorée par mon père, ce fut mon premier choc cinématographique. Je vous laisse deux secondes pour digérer.
Depuis, j’ai un faible incurable pour les héros mutiques, les quêtes pleines de désespoir, les répliques épiques et les musiques orchestrales qui crient « DESTINÉE » à chaque plan. Et pour les épées… surtout pour les épées !
Le Seigneur des Anneaux : tu ne passeras… pas à côté
Et puis il y a eu L’Histoire sans Fin, qui m’a donné envie d’entrer dans les livres, littéralement. Le concept de monde parallèle qui répond à nos émotions ? Ça m’a hantée pendant des années et m’a donné envie de découvrir les versions papier de mes films de chevets, puis par extension, tous les autres univers encore inexplorés par mes soins. Tout y est passé : Princess Bride, Dracula, et surtout… Le Seigneur des Anneaux !
Tolkien, c’est mon code source. Si Conan a forgé la hache, Le Seigneur des Anneaux en a affuté la lame. C’est là que j’ai appris l’art de la création d’une mythologie, le goût des cartes et des langues inventées et l’amour des héros tragiques.
Tim Burton : La référence de l’ombre
Des squelettes déprimés, des barbiers chantant, des cavaliers sans tête… J’ai grandi avec l’univers de Burton comme on grandit avec un frère un peu goth et totalement génial. J’y ai appris que l’étrangeté peut être belle, que les freaks sont souvent les plus sincères… et que la coiffure, c’est surfait.
Oui, je plaide coupable : Tim Burton c’est pour moi LA référence cinématographique, quelque part entre Beetlejuice et Les Noces funèbres. Ce mélange d’esthétique gothique et de tendresse maladroite a façonné mon goût pour les mondes un peu tordus, peuplés de marginaux bouleversants. Je dois une fière chandelle au réalisateur pour m’avoir montré qu’un monde pouvait être sombre sans être dénué de beauté, et qu’on pouvait tout à fait faire partie des créatures bizarres, et le revendiquer, sans pour autant vivre en marge de l’humanité.
Jim Henson : la magie en latex
De Dark Crystal à Labyrinthe en passant par Monstres et Merveilles, Jim Henson m’a initiée à la poésie de l'étrangeté. Des marionnettes souvent cauchemardesques mais attendrissantes, des univers d’une richesse folle et des créatures en mousse qui pleurent plus sincèrement que certains humains. C’est peut-être là que j’ai compris que le biscornu n’est pas obligatoirement l’ennemi de l'émotion.
Devil May Cry : l’élégance des gros sabots
Parlons peu, parlons Dante. Devil May Cry, c’est un mélange d’action déjantée, de punchlines inoubliables et de combats stylés en diable. Est-ce que ça crie “subtilité” ? Non. Mais est-ce que ça m’a appris à lâcher prise et à m’amuser avec mes persos ? Absolument.
Et puis, soyons honnête : un demi démon ténébreux qui se bat avec une grosse épée sur fond de guitare électrique… comment ne pas être inspirée ?
Persona 5 : La rébellion du Joker
Parce qu’un héros silencieux qui se cache derrière un masque et fait tomber les faux-semblants des autres, c’est exactement le genre de personnage que j’affectionne, Persona 5, c’est ma masterclass en narration visuelle. J’y ai appris qu’on pouvait être profond, drôle, mélancolique et ultra classe en même temps. C’est un peu ma caution “je suis dark mais j’ai de l’humour”.
Et cette OST… mon Dieu, cette OST. Je l’écoute en écrivant et soudain, mes personnages ont l’air plus cool que moi. (Certes ça n’a rien de difficile, mais quand même, ça reste un tantinet vexant.)
Vampires, ghouls et autres saigneurs de la nuit
Les créatures de la nuit, c’est mon pêché mignon. Entre Dracula et Tokyo Ghoul, j’ai toujours aimé les figures qui errent entre deux mondes. Des êtres qui doutent, qui luttent, qui saignent (littéralement), mais qui cherchent un sens à leur existence.
Peut-être que c’est ça, ma vraie source d’inspiration : des monstres parfois plus humains que les hommes et qui veulent désespérément trouver leur place dans le monde et un but à leur existence.
Fullmetal Alchemist : la loi de l’échange équivalent
Deux frères, un cercle de transmutation, des conséquences irréversibles. FMA, c’est mon étalon pour écrire des liens familiaux intenses et des univers cohérents jusqu’au moindre engrenage. Et si je parle souvent d’héritage, de transmission, de fautes passées… vous savez maintenant pourquoi.
Mon quotidien, ce multivers parallèle
Entre les gens chelous dans le métro (et croyez moi je suis loin d’avoir la palme), les pubs mal foutues, les réflexions inattendues qui m’arrivent du wagon derrière moi (et oui, je vous entends, même pendant que je conduit !) et les dialogues absurdes avec mes proches, j’ai de quoi faire.
D’ailleurs, j’adore incorporer de la magie ou du fantastique dans un quotidien banal, voire réadapter des évènements historiques avérés pour les expliquer par le prisme du surnaturel. Et chaque petit détail, chaque conversation lunaire, peut alimenter mes délires littéraires ou inspirer un bel intertitre. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout… est recyclable.
Je ne crois pas à l’inspiration tombée du ciel. Je crois à l’œil qui traîne, à l’oreille attentive, au cœur qui bat pour des singularités qui ne ressemblent à rien et tant mieux si mes sources sont bizarres, au moins, elles me sont fidèles !
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