Quand j’ai commencé à écrire mon premier manuscrit, je pensais naïvement que le plus compliqué serait de trouver le mot juste, la formulation qui fait mouche, bref : de remplir des pages. En réalité, "écrire" un livre, ce n’est que la partie visible de l’iceberg et tout ce qui vient après m’a appris bien plus que je ne l’imaginais.
Alors aujourd’hui, je partage avec vous les 5 choses que j’aurais aimé savoir avant de me lancer dans cette épopée qu’est l’écriture et la publication d’un livre (et ce, même si on a trouvé un éditeur).
1. La patience devient ta meilleure alliée (et ton pire cauchemar)
On dit que l’écriture est un marathon… on ne m’avait pas prévenue que la promotion était une course d’endurance à rallonge. Envoyer des mails à une liste de contacts longue comme le bras, attendre (longtemps), relancer (encore plus longtemps)… et au final, ne recevoir une poignée de réponses... dans le meilleur des cas. En tant qu'auteur.e, ton ouvrage est la chose la plus importante au monde à cet instant de ta vie et c'est tout à fait normal. cependant, l'absence de réaction des autres te fait vite comprendre que c'est loin d'être le cas pour tout le monde, ce qui est également normal et le silence est bien plus blessant qu'un refus poli. Autant dire qu’il faut apprendre à apprivoiser l’attente, et ne pas se décourager face au silence.
2. Rien ne se passe jamais comme prévu
Si tu crois que tout roule une fois le manuscrit terminé, détrompe-toi. Entre les galères chez l’éditeur, les retards dû à l'imprimeur qui impactent la date de sortie de ton livre (pourtant savamment calculée), les coquilles qui réapparaissent comme par magie après dix relectures, et les imprévus de dernière minute, mieux vaut garder une bonne dose de souplesse et de dérision face à la situation. Bref, la seule certitude quand on publie un livre, c’est que rien ne se passera comme prévu.
3. Savoir faire des concessions (même quand ça fait mal)
Ton livre, c'est ton bébé, mais sache qu'il ne sortira pas indemne de la phase d'accouchement entre son passage entre les mains du relecteur, du maquettiste ou de l’éditeur. Parfois il faudra couper une phrase que tu aimais, changer une mise en page que tu trouvais parfaite, accepter de modifier la structure même de ton ouvrage ou valider une couverture qui n’était pas ton premier choix. Ça pique un peu sur le coup, mais c’est souvent pour le mieux : ton livre en sort grandi, même si ton ego d’auteur.e grince des dents. Et surtout ça prévient une annulation pure et simple du projet, ce qui risque d'advenir en cas d'intransigeance trop marquée.
4. L’inspiration adore débarquer au mauvais moment
On croit toujours que les auteurs ont leurs éclairs de génie installés bien sagement à leur bureau, plume en main et tasse de café fumante à côté. Rien n'est moins vrai. L’inspiration, la vraie, a un sens de l’humour assez cruel. Elle débarque sous la douche (sans carnet étanche à portée de main), en pleine nuit (quand on a juré qu’on allait vraiment dormir tôt cette fois), ou encore au beau milieu d’une corvée de ménage. Résultat : soit tu tentes de mémoriser ton idée géniale (avec un succès plus qu'incertain surtout en ce qui me concerne), soit tu abandonnes ton balai/ton oreiller/ta casserole (quand c'est bien évidemment possible) pour courir noter cette révélation qui n’arrivera probablement plus jamais.
Malheureusement pour moi, passant les trois quarts de ma journée devant un volant, c'est bien souvent à ce moment-là que les idées vont surgir dans mon cerveau et je ne peux, pour des raisons de sécurité évidentes, pas noter de suite ce qui me traverse l'esprit. En gros, comme dans le détail, l’inspiration a la fâcheuse tendance à surgir exactement quand tu ne peux pas l’attraper. C’est agaçant, mais c’est aussi ce qui rend l’écriture vivante. On apprend vite à vivre avec un carnet griffonné de phrases incomplètes, ou avec une application de notes pleine de messages qui ressemblent à du charabia. Mais au fond… c’est aussi là que naissent les meilleures histoires.
5. Les petites victoires font toute la différence
Dans ce parcours semé d’embûches, on survit grâce aux petites joies :
- La première fois qu’un lecteur te dit « ton livre m’a beaucoup plu parce que... »,
- la première fois que tu tombe sur ton ouvrage en librairie,
- ou simplement ce moment où tu tiens ton livre imprimé entre tes mains.
Ces petites victoires valent plus que toutes les galères, et te rappellent pourquoi tu as pris la plume à la base.
Écrire et publier un livre, c’est un mélange de passion, de patience et de persévérance. Rien ne se déroule comme prévu, mais chaque étape apporte son lot d’enseignements (et parfois de fous rires). Alors si tu rêves toi aussi de te lancer, retiens ceci : c'est un chemin parfois tortueux et parfois semé d'embûche (voire les deux en même temps !), mais il est incroyablement enrichissant. Et crois-moi, chaque galère vaut le coup d’être vécue, juste pour ces instants de magie où tes mots trouvent enfin leurs lecteurs.
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